Former au cœur du métier : comment l’AFEST transforme l’apprentissage en entreprise

Interview

Qu’est-ce que l’AFEST et en quoi se distingue-t-elle d’une formation classique ?

Virginie Christen : L’AFEST est une modalité pédagogique de formation qui peut se déployer en entreprise. Elle se déroule en situation de travail réelle, et repose sur un parcours structuré : analyse des situations de travail, définitions des compétences ciblées, séquençage d’apprentissage sur le terrain et phases d’analyse réflexive pour ancrer les acquis. L’apprentissage devient formalisé, observable et évalué.

En quoi cette modalité est-elle efficace pour développer les compétences ?

Virginie C. : Elle mobilise le travail comme ressource pédagogique. L’apprenant progresse dans ses missions tout en étant accompagné par un référent AFEST et formé par un expert métier. La phase réflexive est essentielle, elle ancre l’apprentissage en permettant au salarié de verbaliser ce qui a été compris, de mesurer l’évolution et d’identifier comment transférer les acquis à d’autres situations de travail.

Comment accompagnez-vous les entreprises dans la mise en place d’une AFEST ?

Virginie C. : Nous intervenons auprès d’entreprises aux besoins variés : intégration d’un nouveau salarié, remplacement poste-à-poste, évolution professionnelle ou encore anticipation d’un départ à la retraite.

Notre accompagnement s’articule en 3 étapes :

• Analyser les situations de travail pour repérer ce qui relève de l’apprentissage via l’AFEST et les compétences attendues.
• Construire un parcours de formation AFEST personnalisé en définissant le point de départ, les objectifs, les séquences et les critères d’évaluation.
• Outiller le l’entreprise pour garantir l’appropriation interne : comment observer, guider, faire verbaliser, documenter et évaluer.

Qu’est-ce qui vous a motivé chez Elephant Technologies à engager une démarche AFEST ?

Solia Beautrais : Nous avions fait le choix d’intégrer une jeune diplômée avec peu de connaissance de notre secteur, tout en souhaitant faire évoluer une collaboratrice vers un rôle de transmission. Il nous fallait un cadre bien défini pour garantir la montée en compétences et professionnaliser la formation interne. Après la présentation du dispositif par Atlas et un échange avec Opens, il est vite apparu que l’AFEST correspondait parfaitement à nos besoins.

Comment s’est déroulée la mise en place du dispositif ?

Solia B. : Le cabinet a construit un parcours sur-mesure et accéléré pour répondre à nos enjeux, en six demi-journées, étalées sur trois mois. Nous avons défini les séquences, les objectifs et les critères d’évaluation. Pour la collaboratrice junior, le cadre a été sécurisant : chaque séquence se terminait par une évaluation qui validait l’acquisition avant de passer à la suivante. Pour la collaboratrice senior, le dispositif a permis de mieux définir les contours de son rôle de formatrice et renforcer la maîtrise des contenus à transmettre.

Quel rôle a joué Atlas dans la réussite du projet ?

Solia B. : Notre conseiller formation Atlas nous a guidés tout au long du parcours : présentation du dispositif et des prises en charge, structuration du projet et cadrage administratif, ainsi que la mise en relation avec le cabinet. Le suivi a été constant, de la réunion d’entrée jusqu’au bilan final.

Quels bénéfices observez-vous aujourd’hui suite à la mise en place du dispositif ?

Solia.B : La montée en compétences a été plus rapide et plus sereine. Les bases non acquises auparavant ont été identifiées et travaillées. Le dispositif a permis de construire notre projet de manière cohérente. Il y a aussi un effet culturel : l’équipe comprend mieux la logique de transmission et la prise de recul est plus forte. Le dispositif professionnalise le tuteur autant que l’apprenant, tandis que le cadre rassure et rend l’évolution visible.

L’AFEST a-t-elle eu un impact sur la culture d’apprentissage de votre entreprise, sur votre politique RH dans sa globalité ?

Solia B. : Oui. Sans accompagnement, nous n’aurions pas pu structurer la démarche. Maintenant que nous l’avons expérimenté, nous sommes en capacité de déployer d’autres parcours. Nous envisageons déjà d’utiliser la méthode pour former nos alternants et d’étendre l’AFEST à d’autres métiers de l’entreprise.

Qu’est-ce qui en fait un levier efficace pour développer les compétences en entreprise ?

Virginie C. : L’AFEST permet de capitaliser les savoir-faire internes. Dans beaucoup d’entreprises, les compétences sont là, mais peu formalisées. Le dispositif organise ce qui était implicite : situations de travail apprenantes, critères d’évaluation, progression observable. La phase réflexive est déterminante afin de faire émerger les apprentissages et mesurer l’évolution.

Solia B. : C’est aussi une modalité qui implique fortement le salarié. Il devient acteur de sa progression, avec une vision claire des étapes et des objectifs. L’apprentissage est concret, ancré dans le quotidien, ce qui change profondément la dynamique de formation.

Quels conseils donneriez-vous à une entreprise qui souhaite se lancer ?

Solia B. : S’assurer que le tuteur est bien volontaire et que la direction libère du temps à l’apprenant pour que le dispositif fonctionne. Cela demande de l’investissement, mais les résultats sont tangibles : meilleure intégration, transmission encadrée, montée en compétences mesurable, culture d’apprentissage renforcée au sein de l’entreprise. 

Virginie C. : Prendre le temps d’analyser les besoins et de structurer les situations de travail. Les principales difficultés viennent souvent du manque de formalisation ou de la sous-estimation du rôle du référent AFEST. Un cadrage solide en amont et un soutien clair aux formateurs internes sont essentiels. Quand les conditions sont réunies (droit à l’erreur, temps dédié, formateur interne engagé) l’entreprise devient réellement apprenante. Le travail devient un support pédagogique à part entière.