Une question à se poser avant d’accueillir un alternant et qui s’avère également décisive au moment de lui choisir un tuteur ou un maître d’apprentissage. Découvrez les différentes pistes proposées par Atlas pour éviter ce désagrément, avec l’éclairage de Nicolas Rivier, Directeur de l’alternance de l’Opco.
Quelques chiffres sur les ruptures de contrats en alternance
Plusieurs tendances se distinguent. Tout d’abord, les ruptures de contrat semblent proportionnelles à la taille de l’entreprise d’accueil : plus la taille de l’entreprise augmente, plus le taux de ruptures de contrats baisse. En outre, le niveau de formation joue également un rôle : plus il augmente lui aussi, plus le taux de ruptures décroît. « Au sein de nos branches, ce sont les niveaux BTS qui ont les taux de rupture les plus élevés. Cela s’explique par le fait qu’il s’agit de profils post-bac, dont l’orientation est peut-être moins affirmée que celle d’alternants de niveau bac+5 », explique Nicolas Rivier.
Autre donnée clé ? 30% des ruptures de contrat ont lieu durant les 3 premiers mois de l’alternance. Un fait qui n’est pas surprenant pour Nicolas Rivier, qui considère cette période comme « critique » : « Outre l’intégration, l’entreprise et le jeune font connaissance et peuvent se rendre compte qu’ils ne sont pas faits pour travailler ensemble. » Le taux de rupture passe à 40% sur la période de 6 mois à un an : une réalité qui recèle encore des mystères à éclaircir... Et une volonté d’autant plus forte d’Atlas de prévenir ces ruptures pour « maintenir la dynamique de l’alternance, amener les entreprises à enrichir leurs connaissances et à former leurs collaborateurs pour que l’expérience soit enrichissante, pour elles comme pour les alternants. »
Contrats en alternance : pourquoi la rupture ?
Si le niveau d’études et la discordance entre l’entreprise et l’alternant expliquent que certains contrats prennent fin, d’autres raisons peuvent conduire à cette issue irréversible :
- Le contrat en alternance peut être pour l’étudiant, l’occasion de réaliser qu’il n’a pas encore trouvé sa voie professionnelle et qu’il doit se réorienter.
- Il peut souffrir d’un accompagnement et/ou d’un encadrement insuffisant au sein de l’entreprise qui l’emploie. D’autant plus si son intégration n’a pas été satisfaisante.
- Un manque de communication entre l’organisme de formation et l’entreprise peut être à l’origine d’une rupture : l’alternant peut se sentir isolé ou subir une inadéquation entre ses missions et sa formation.
- L’une des conséquences du point précédent : une méconnaissance des clauses du contrat de la part de l’entreprise.
Avant d’en arriver là, plusieurs éléments sont à garder à l’esprit et peuvent vous aider à faire de vos contrats une réussite, pour votre entreprise comme pour vos alternants.
5 conseils pour prévenir les ruptures de contrats en alternance
« Atlas peut davantage sensibiliser les entreprises en amont sur leur projet de recrutement en alternance, sur la formalisation de leurs offres et leurs attentes, afin qu’elles soient légitimes vis-à-vis de leurs alternants », rappelle Nicolas Rivier. Découvrez comment à travers 5 conseils.
#1 Rester réaliste au sujet de l’alternance
« L’alternant n’est pas un salarié formé, mais un futur collaborateur en formation », souligne le directeur de l’alternance. Ce qui signifie qu’il ne peut être opérationnel immédiatement : la durée de l’alternance s’avère nécessaire pour l’accompagner et lui permettre d’acquérir des compétences solides pour exercer son futur métier.
Pour vous rappeler les enjeux de l’alternance, Atlas met à votre disposition plusieurs guides pratiques :
- « Passez à l’action, formez en alternance : enjeux et clés », accessible à l’ensemble de vos collaborateurs concernés par le sujet.
- « Tuteur et maître d’apprentissage, les clés de l’efficacité », à destination des employeurs.
- « Accompagner les salariés en alternance : tuteur et maître d’apprentissage, les clés de l’efficacité », destiné aux salariés.
En outre, des grilles de suivi sont également à votre disposition pour optimiser votre accompagnement auprès de votre alternant.
#2 Bien choisir et préparer le tuteur/maître d’apprentissage
« Avoir un tuteur ou maître d’apprentissage formé et qui possède les compétences nécessaires pour assurer le suivi d’un salarié, en plus de la formation des alternants en situation de travail, est important. » C’est pourquoi Atlas vous propose une formation destinée aux tuteurs/maîtres d’apprentissage, en ligne et entièrement prise en charge : « Les fondamentaux pour tuteurs et maîtres d’apprentissage » d’une durée de 7 heures. « C’est enrichissant et l’exercice de pédagogie, celui de devoir expliquer notre métier, pousse aussi à se remettre en question, à réfléchir sur son travail et parfois, on comprend que l’on pourrait mieux faire », confie un maître d’apprentissage du secteur Expertise comptable et Commissariat aux Comptes qui a suivi cette formation.
Pour formaliser sa mission, le tuteur/maître d’apprentissage peut s’appuyer sur l’exemple de lettre de mission proposée par Atlas et répondre à un quizz spécialement conçu pour s’assurer qu’il est prêt à jouer ce rôle d’accompagnant.
#3 Recruter le bon profil d’alternant
Dès la phase de recrutement, l’avenir d’un contrat en alternance peut se jouer. Motivations du candidat, son assurance quant à son parcours de formation, la solidité de son projet professionnel… Autant de sujets qu’il est possible de vérifier lors de l’entretien. Mais avant d’y parvenir, recevoir des candidatures qualifiées en amont est un moyen supplémentaire de prévenir une rupture : c’est l’une des raisons d’être de cojobingAtlas, les salons de recrutement virtuels d’Atlas. Le moteur de recherche indexAtlas vous aide également à vous rapprocher d’un CFA dans votre région, correspondant à la certification qui vous intéresse.
#4 Préparer la phase d’intégration de l’alternant
« Importante à réaliser » aux yeux de Nicolas Rivier, l’intégration d’un alternant est une étape à part entière qui démarre dès son premier jour en entreprise. Accueil, présentation des collaborateurs, formation aux process internes… Les phases d’une intégration réussie peuvent varier d’une entreprise à l’autre, en fonction de sa taille et de son secteur d’activité. N’hésitez pas à vous rapprocher de votre conseiller Atlas pour obtenir des recommandations sur mesure.
#5 Penser aux dispositifs de médiation existants
Les organismes consulaires (tels que les CCI, notamment) sont « généralement mobilisés bien trop tard, alors que leur rôle devrait être de prévenir les ruptures », regrette Nicolas Rivier. Pour rappel, le médiateur de l’apprentissage présent au sein de ces structures, peut être saisi à tout moment, en cas de difficulté portant sur une condition d’exécution du contrat de travail.
Autre organisme sur lequel s’appuyer : le CFA, particulièrement bien placé pour informer sur l’avancement de l’alternant et les compétences qu’il lui faut acquérir et complémentaire de l’entreprise. Le succès d’un contrat en alternance repose, notamment, sur la qualité de la collaboration entre ces deux parties.