Comment rapprocher les intitulés métiers et formations des diverses branches professionnelles au sein d’un Opco ? La question était au cœur d’un webinaire organisé par France compétences, mardi 19 janvier 2021. L’occasion d’entendre les retours d’expérience de représentants d’Opco en charge des observatoires, dont celui d’Atlas.
Rapprocher les données : un défi de taille
Face à des intitulés métiers ou formations aujourd’hui disparates au sein d’une branche professionnelle et entre branches, pour un même métier ou pour une même formation, les services d’observation des métiers et des qualifications des Opco et des branches ont aujourd’hui un défi de taille : pouvoir rapprocher les données.
A la clé, de multiples objectifs :
- Mieux analyser et comparer les données
- Etablir des passerelles systématiques entre les métiers et les formations
- Faire évoluer l’offre de formation
- Aider les partenaires sociaux des branches professionnelles à définir leur politique emploi-formation.
Pour y parvenir, les opérateurs de compétences Atlas et EP ont pu expérimenter ces derniers mois le nouvel outil de recodification de France compétences, qui sera prochainement mis à la disposition des Opco et des branches. Il s’agit d’un algorithme qui propose des rapprochements entre, d’un côté, les libellés métiers ou formations de plusieurs branches professionnelles, de l’autre, ceux des nomenclatures nationales (ROME pour les métiers et FORMACODE pour les formations, notamment).
Illustration de la méthode sur les métiers informatiques
Le mot « informatique », par exemple, va être automatiquement repéré à la fois dans les intitulés métiers des branches professionnelles d’Atlas et dans les codes ROME, ainsi que les mots associés à l’environnement informatique, tels que « numérique », « réseau » ou « système », pour proposer au final les intitulés les plus proches. Un travail massif de « débroussaillage », à affiner ensuite manuellement.
Un fort enjeu pour les branches professionnelles
« Cela nous a fait gagner beaucoup de temps, souligne Stéphane Phan, responsable du département Prospective et Innovation d’Atlas. Nous avons pu attribuer un code ROME aux métiers présents dans nos différentes branches, pour ensuite faire le lien avec les formations existantes. Nous allons ainsi pouvoir proposer, sur chacun des quatre nouveaux sites de promotion des métiers d’Atlas, un annuaire des formations permettant d’accéder à ces métiers. »
D’autres pistes d’amélioration se dessinent, à terme, à commencer par la saisie des données. « Lorsque les entreprises remplissent une demande de prise en charge pour une action de formation sur myatlas, nous pourrions, au regard de l’intitulé métier saisi ou de la formation, lui attribuer automatiquement le code ROME correspondant, le FORMACODE le plus adapté à la formation visée, ou le code du Répertoire national des certifications professionnelles pour les formations certifiantes », explique Stéphane Phan.
Ces données plus homogènes pourraient aussi permettre de produire des statistiques détaillées par branche ou en interbranche, par territoire, par taille d’entreprise, par secteur d’activité, par type de métier ou par type de formation. Avec la capacité, dès lors, d’identifier à la fois les spécificités des branches et les pratiques convergentes entre branches, et de permettre aux partenaires sociaux de déterminer les actions prioritaires à mener, afin d’ajuster ou de compléter l’offre de formation.
Des pistes d’actions à approfondir, pour continuer à muscler davantage, au sein des Opco et dans les branches, les pôles d’observation des métiers et des qualifications, dont la loi Avenir professionnel du 5 septembre 2018 a sensiblement renforcé les missions.