Observatoires
18 février 2022

À l’initiative de France compétences, plusieurs représentants d’Observatoires prospectifs des métiers et des qualifications (OPMQ) ont échangé sur les bonnes pratiques pour donner aux travaux d’études une traduction opérationnelle, vendredi 4 février.

Parmi les intervenants, Thomas Clochon : le président de l’Opiiec a présenté la stratégie de l’Observatoire de la branche du numérique, de l’ingénierie et du conseil pour mieux diffuser et exploiter les productions réalisées.

Montée en puissance des OPMQ

Comment mettre davantage les travaux des observatoires au service des utilisateurs finaux, qu’il s’agisse des branches, des entreprises ou des actifs ? Comment améliorer la diffusion des études ? Leur appropriation au plus près du terrain ? Autant de questions au menu du webinaire organisé vendredi 4 février par France compétences - dont la mission légale est de « consolider, animer et rendre publics les travaux des OPMQ ». Un webinaire tourné en studio, diffusé en direct et suivi par près de 150 participants.

En préambule, Stéphane Lardy, directeur général de France compétences, a souligné la montée en puissance des OPMQ depuis la loi sur la formation professionnelle de 2004, et parfois même avant, à l’instar de l’Opiiec, créé par les partenaires sociaux de la branche du numérique, de l’ingénierie et du conseil en 1998. Une montée en puissance accélérée à la fois par la loi du 5 septembre 2018 (qui renforce les prérogatives des branches, regroupe les Opco et accroît les moyens dédiés à l’observation), mais aussi par la pandémie, qui amplifie les mutations et renforce la nécessité d’anticiper leurs impacts sur les métiers et les compétences. En privilégiant une approche technique depuis sa création via des travaux de codification, France compétences a facilité les échanges entre OPMQ sur les nomenclatures et l’analyse des données, dans le respect des prérogatives des CPNE sur les politiques de branche, a estimé Stéphane Lardy.

De nouveaux outils prospectifs issus des Edec

Les OPMQ, dont le rôle est croissant, planchent aujourd’hui activement sur les moyens de donner plus d’échos à leurs travaux. Mais le paysage des observatoires, leur maturité et leurs moyens sont très disparates, comme le démontre l’étude publiée par le Céreq en décembre 2020. Parmi les plus avancés, l’Observatoire prospectif du commerce, Uniformation et l’Opiiec, dont les représentants issus des organisations professionnelles et syndicales ont pu livrer leurs retours d’expérience.

Nous avons consolidé nos modes opératoires au fil des années, grâce à un fonctionnement paritaire efficace. L’Opco Atlas qui assure le portage technique de nos travaux, est aussi force de propositions. Dans le cadre de l’Edec 2018-2021 (Engagement de développement de l’emploi et des compétences), dédié au soutien aux démarches prospectives compétences, de nombreuses actions ont pu être menées : lancement du nouveau site de l’Opiiec à destination des entreprises et des salariés de la branche, révision du référentiel des métiers, élaboration et mise en place de nouveaux dispositifs de formation.

Thomas Clochon

Président de l'Opiiec

Démarche similaire du côté de L’Opcommerce, où deux Edec interbranche successifs ont conduit au lancement tout récent du Portail prospectif du commerce et à l’intégration dans l’offre de services de diagnostics spécifiques au bénéfice des entreprises, sur le digital, l’innovation ou encore la cybersécurité. À Uniformation, les 20 branches constitutives de l’Opco ont développé un baromètre emploi-formation, étoffé au fil des années, qui permet notamment d’analyser les projets de recrutement, les besoins en compétences et les besoins en formation, et de faciliter les mobilités professionnelles.

Repenser les stratégies de communication

Pour faciliter l’appropriation des travaux d’études et leur exploitation par les utilisateurs finaux, quels axes de communication privilégier, au-delà de la publication d’un rapport et de sa synthèse ?

  • Miser sur les réseaux sociaux, organiser des webinaires, s’appuyer sur des infographies et des formats vidéo, répond un administrateur de L’Opcommerce.
  • Adapter les communications en fonction de la cible et les planifier en tenant compte des événements de l’Opco et du déploiement de l’offre de services, ajoute un administrateur d’Uniformation.
  • Impliquer fortement les entreprises dans l’élaboration des travaux d’études, pour mieux élargir et ajuster leur diffusion, souligne le président de l’Opiiec.
Les partenaires sociaux au sein de l’Observatoire ont également décidé de lancer une étude sur la stratégie de communication, afin de renforcer la visibilité des productions réalisées. Nous attendons les résultats d’ici à la fin du 1er semestre 2022.

Thomas Clochon

Président de l'Opiiec

Les discussions ont aussi porté sur les atouts des démarches interbranche voire inter-Opco sur certaines thématiques, telles que la transition écologique, l’étude des métiers en tension ou l’élaboration de passerelles de compétences. Tous les participants, représentants des OPMQ, des Opco, des conseils régionaux, des organisations syndicales et professionnelles, des Carif-Oref, du Réseau Emplois compétences et de la DGEFP, convergent pour estimer qu’il faut aller plus loin, sur la base du volontariat des CPNE de branche. D’autant plus que le contexte est marqué par de nouveaux rapports au travail et de nouvelles aspirations des salariés à la mobilité en proximité, ce qui implique de nouveaux outils et moyens pour mettre en place une véritable GPEC territoriale afin de sécuriser les parcours.

Une grande bibliothèque des travaux d’OPMQ

Pour favoriser les convergences pour les branches et les Opco qui le souhaitent, France compétences va mettre une deuxième version de son outil de codification à disposition des OMPQ d’ici à la fin du premier semestre. Ce qui permettra notamment, par rapprochement sémantique, d’établir des correspondances entre des libellés de formations avec les certifications enregistrées au RNCP et au Répertoire spécifique. Deuxième projet structurant, déjà en chantier, la grande bibliothèque des travaux des OPMQ, qui devrait aboutir également d’ici à fin juin. Il s’agira d’une plateforme regroupant toutes les productions des observatoires de branches et d’Opco (nationales et régionales), avec un moteur de recherche et une indexation par thématique et par mot-clé. Plusieurs intervenants estiment d’ailleurs souhaitable que cette grande bibliothèque regroupe également, dans un second temps, tous les autres travaux d’étude emplois-compétence, notamment ceux des Carif-Oref, des observatoires territoriaux, des chambres consulaires ou des organismes tels que la Dares et le Céreq.