Atlas
23 mai 2025

« La formation peut-elle sauver le climat ? » C’est la grande question qui a rassemblé experts et entreprises lors d’un récent webinaire co-animé par Laurent Bompas, Chef de projet territorial (Bretagne, Pays de la Loire, Centre) chez Atlas et Damien Amichaud, Chef de projet formation continue au Shift Project. 

Retour sur ce temps fort, pour comprendre comment la formation continue peut devenir un levier stratégique de la transformation écologique.

Former pour transformer : une responsabilité partagée

Pour nos deux experts, pas de transition écologique et énergétique sans compétences. 

La montée en compétence doit donc être massifiée, sans quoi la transition écologique restera hors de portée. « Aujourd’hui, La formation continue actuelle reste trop centrée sur les impératifs immédiats des sociétés, au détriment des grandes mutations systémiques à l’œuvre imposées par le changement climatique et la déplétion des ressources énergétiques fossiles, entre autres problématiques environnementales », alerte Damien Amichaud.

« L’enjeu n’est pas seulement de créer de nouveaux métiers verts », insiste-t-il. “Il faut que tous les métiers intègrent progressivement les compétences nécessaires à la transition. » Prenons l’exemple du secteur de la comptabilité ou du droit, qui ne sont pas directement associés à l’environnement, mais qui devront pourtant intégrer des dimensions nouvelles comme l’analyse des risques climatiques, la comptabilité carbone, des reportings sur les performances environnementales et d’autres évolutions réglementaires…

Un constat partagé par Laurent Bompas : « On observe une prise de conscience réelle chez nos entreprises, notamment dans les secteurs du conseil ou des services financiers. Mais une difficulté persiste : comment traduire ces enjeux en actions de formation concrètes et utiles au quotidien ? C’est là qu’en tant qu’opérateur de compétences, nous avons un rôle déterminant à jouer. En tant qu'interface entre les entreprises, les branches et les organismes de formation, nous devons non seulement anticiper les évolutions des métiers, mais aussi structurer une offre adaptée, durable et actionnable. »

Donner les outils pour agir : de la prise de conscience à l’action 

Face à l’ampleur des transformations à engager, il ne suffit plus que les entreprises comprennent les enjeux climatiques. Elles doivent désormais pouvoir s’appuyer sur des outils concrets pour faire évoluer leurs pratiques. 

C’est précisément dans cette optique que The Shift Project recommande d’acculturer les salariés aux enjeux de transitions pour leur secteur et leur métier et de développer des compétences métier et transversales.

« Nous avons établi ces recommandations avec des Fédérations, des OPCO, des organismes de formation et des entreprises pour identifier ces types de compétences nécessaires pour engager la transition bas carbone dans chaque filière », explique Damien Amichaud. 

L’objectif ultime : identifier, métier par métier, les leviers de bifurcation écologique et les traduire en compétences actionnables. « Il ne s’agit pas d’ajouter un module “transition” en bout de parcours, mais de faire de la transition un fil rouge de la formation en montrant bien qu’elle intervient à chaque niveau du système. 

Cette logique d’ancrage dans les pratiques trouve un écho direct chez Atlas, notamment à travers sa plateforme Campus Atlas qui vous propose divers parcours de formation répondant à des besoins liés à la conception et au pilotage d’une démarche RSE efficace. 

C’est également dans cette logique que les 9 modules liés au Numérique Responsable ont été conçus, afin d’acquérir des pratiques éco-responsables et promouvoir une utilisation éthique et durable de la technologie. “C’est un excellent socle pour proposer des outils concrets pour initier ou structurer une transformation durable” rappelle Laurent Bompas. En matière de transition écologique, la plateforme de micro-learning Climate School Atlas, permet aux collaborateurs de comprendre ces enjeux et d’agir concrètement dans leur métier en faveur d’une transition durable.

Pour que la formation devienne un véritable levier d’action, elle doit se déployer à l’échelle des métiers. « Il faut que chacun, dans sa fonction, puisse identifier ses marges de manœuvre pour contribuer à la baisse des émissions », insiste Damien Amichaud. C’est là que la formation prend tout son sens : en outillant les professionnels pour qu’ils deviennent, à leur niveau, des acteurs de la transition écologique. 

Faire de la transition un levier de performance durable 

Bonne nouvelle, la transition écologique peut également être une opportunité de renforcer les performances globales des entreprises !

« Lorsqu’une entreprise engage une réflexion sur les compétences bas carbone, elle ne se contente pas de répondre à une injonction réglementaire : elle se donne les moyens d’anticiper les évolutions de son secteur, d’optimiser ses process et parfois même de se repositionner sur son marché », explique Damien Amichaud. La transition devient alors un moteur d’innovation et de différenciation. « Transition des modèles d’affaires et performance ne s’opposent pas, bien au contraire ! » ajoute-t-il. 

Atlas observe cette dynamique sur le terrain. « En co-construisant des parcours sur la durabilité, nous avons vu des entreprises structurer leur offre autrement, intégrer de nouveaux indicateurs, et mieux répondre aux attentes de leurs clients en matière de RSE », témoigne Laurent Bompas. La montée en compétences ne suit pas la transformation : elle la rend possible.

« Pour cela, encore faut-il que les offres de formations soient lisibles, concrètes et orientées vers l’action », insiste Damien Amichaud. En investissant dans les compétences liées à la transition, les entreprises gagnent ainsi en agilité, en attractivité, et en capacité à piloter le changement. Un enjeu stratégique dans un contexte où les exigences clients, réglementaires et sociétales évoluent à grande vitesse.