Evénement
19 avril 2023

Atlas organisait le 4 avril, à Paris, la quatrième édition d’Atlas de l'alternance 2023, un évènement national réunissant CFA, OFA - notamment les membres du réseau CFAtlas -, entreprises et acteurs institutionnels. Au total, ce sont près de 600 participants qui ont assisté en présentiel et en distanciel à la matinée. Au programme : un bilan de l’activité alternance 2022 dans les secteurs relevant du champ de l’OPCO et deux tables-rondes intitulées « Faciliter le matching entre les candidats à l’alternance et les entreprises » et « Favoriser une alternance de qualité et prévenir au mieux les ruptures ».

Replay

00:00:40 : Ouverture – Les enjeux alternance pour les branches du périmètre Atlas

  • Philippe Degonzague, président, Atlas
  • Sylvain Dutremblay, président de la Commission Paritaire Transverse Alternance d’Atlas

00:09:30 : Focus : le bilan alternance 2022, les tendances 2023

  • Nicolas Rivier, directeur de l’alternance et de la transformation, Atlas

00:22:15 : 1er défi : Comment faciliter le matching entre les candidats à l’alternance et les entreprises ? Témoignages, expertises et outils.

  • Aurélie Boutin, directrice déléguée, Altays SIRH
  • Hugo Alix, DRH, groupe Salvia
  • Yves Georgelin, directeur général, CFA Afia
  • François Infantes, délégué régional Hauts-de-France et Normandie, Atlas
  • Candice Laskar, responsable Campagne Alternance Groupe, Programme Ambassadeurs & Mobilité, Groupe BPCE

00:53:50 : Point sur les nouveaux outils Atlas

  • Élodie Debourg, cheffe de projet Accès à l’alternance.

01:13:05 : Focus : l’automatisation croissante du traitement des contrats d’apprentissage

  • Nicolas Rivier, directeur de l’alternance et de la transformation, Atlas

01:24:20 : 2nd défi : Comment favoriser une alternance de qualité et sécuriser les parcours ? Illustrations, accompagnements et dispositifs.

  • Olivier Marion, directeur général, Formasup Ain-Rhône-Loire
  • Stéphanie Musega, responsable du département relations institutionnelles et partenariales, Apec
  • Nicolas Rivier, directeur de l’alternance et de la transformation, Atlas

Point sur les data insertion et ruptures

  • Stéphane Phan, responsable Département Prospective et projets innovants

02:05:20 : Regards croisés sur les défis d’une alternance de qualité

  • Axel Cournède, conseiller formation professionnelle et apprentissage, cabinet du ministère délégué à l’enseignement et à la formation professionnels
  • Yves Portelli, directeur général, Atlas

02:34:38 : Conclusion : les chantiers alternance d’Atlas

  • Yves Portelli, directeur général, Atlas

1er séquence

En ouverture de cet évènement, un constat : l’alternance occupe une place essentielle dans l’activité d’Atlas avec 1,5 milliard d’engagements financiers, soit 90% des fonds gérés par l’OPCO : un montant en hausse de 18% en 2022, alors que 110 000 contrats en alternance ont été signés.

Au-delà des chiffres, la direction d’Atlas dédiée à l’alternance a rappelé les nombreuses actions mises en œuvre pour soutenir la montée en charge du dispositif, et ainsi répondre aux besoins des entreprises, l’alternance constituant un levier de recrutement reconnu, toutes branches confondues, mais aussi de fidélisation. Ont été mentionnés à ce titre les actions de promotion des métiers organisées dans les lycées avec les Journées Orientation Alternance (JOA), la participation à des opérations de job dating, l’appui aux alternants dans la recherche d’une entreprise d’accueil ou encore le développement de systèmes d’information ergonomiques visant à faciliter l’accès des entreprises à l’alternance.

Au cours des prochains mois, Atlas entend relever plusieurs défis :

  • Amplifier les actions de promotion des métiers et des outils proposés (outils d’aide à la décision, job dating en distanciel, plateformes dédiées au recrutement en alternance…) ;
  • Poursuivre la simplification des démarches administratives, pour rendre le dispositif toujours plus attractif et facile à mettre en œuvre (automatisation de l’instruction des contrats, réduction du nombre d’étapes, accélération des délais de paiement…) ;
  • Améliorer la qualité de l’alternance et la sécurisation des contrats, afin de réduire un taux de rupture des contrats déjà faible (13%, contre 30% au niveau national).

Bon à savoir

  • Afin d’ouvrir les JOA au plus grand nombre de jeunes, Atlas propose 7 émissions JOA Le Studio animées par Gaspard…. Pour faire découvrir les principaux secteurs des services financiers et du conseil.
  • Retrouvez les différentes dates des cojobingAtlas distanciel et présentiel de l’année 2023.

2ème séquence

Si l’alternance constitue un canal de recrutement particulièrement efficace - notamment sur les métiers en tension -, le principal écueil pour les entreprises est de parvenir à attirer des candidats, dans des secteurs pour partie méconnus du grand public. D’où l’intérêt de conduire au niveau des branches et de l’OPCO des opérations de sourcing et de matching innovantes.

Parmi les bonnes pratiques mentionnées par les participants à la table ronde figurent :

  • L’ambassadorat, animation par des ambassadeurs volontaires d’une communauté en ligne visant à informer et orienter les jeunes vers une formation en alternance dans l’entreprise,
  • Les JOA, des journées dans les lycées organisées par Atlas, avec animation par des professionnels d’ateliers de 45 minutes de présentation des métiers du secteur,
  • Des initiatives conduites pour mieux mettre en adéquation les besoins des entreprises avec les capacités des jeunes,
  • Une simplification de l’expression du besoin de recrutement en alternance par l’entreprise, privilégiant la promotion de l’environnement de travail,
  • La mise en place d’opérations d’immersion en amont du contrat en alternance, pour un matching plus efficace,
  • L’octroi d’une prime aux alternants et collaborateurs qui cooptent d’autres alternants dans leur propre réseau,
  • Des offres d’emploi en alternance au format vidéo, mettant en avant les avantages sociaux accordés par l’entreprise,
  • L’organisation de concours d’innovation et de hackatons pour mobiliser les jeunes sur des projets d’entreprise.

Des actions sont également conduites en vue de diversifier les profils de candidats. Des recrutements ciblent ainsi des candidats non-diplômés ou peu diplômés, avec accompagnement des plus motivés afin d’assurer la convergence de leur profil et des valeurs de l’entreprise, en misant sur les soft skills. Certaines entreprises participant à la table ronde mettent également en avant les possibilités de reconversion dans leurs métiers, en mobilisant une approche partenariale avec le service public de l’emploi pour attirer des profils diversifiés. Quant aux prestataires de formation, ils misent sur le développement de formations alternatives en partenariat avec des écoles inclusives, en ciblant des candidats âgés de plus de 30 ans dirigés vers un contrat de professionnalisation.

Atlas indique pour sa part privilégier une approche partenariale en matière de sourcing. L’OPCO propose, par exemple, des parcours de reconversion aux métiers du numérique destinés à des publics accidentés de la route, et porte un projet avec Pôle Emploi, afin d’orienter des demandeurs d’emploi et des publics éloignés de l’emploi vers des formations certifiantes correspondant à des métiers pénuriques.

Enquête insertion Atlas : premiers résultats

Lors de l’Atlas de l’alternance 2023 ont été dévoilés les résultats de l’enquête insertion lancée en octobre 2022 par Atlas (10 000 répondants, ayant terminé leurs parcours en alternance en 2020 ou 2021). Parmi les chiffres à retenir :

  • 86% des alternants sont en emploi 6 mois après l’obtention de la certification (87% à 24 mois)
  • 9% des parcours ont inclus une mobilité internationale en 2022 (62% à Bac+5 et plus)
  • 1,3% des alternants étaient en situation de handicap
  • Le taux de rupture net des contrats ayant débuté en 2021 s’élève à 13%

3ème séquence

S’agissant des conditions de réussite de l’alternance, les participants à la 2ème table ronde soulignent l’importance de l’acculturation au dispositif - à la fois de la part des entreprises et des alternants - notamment au démarrage du contrat en alternance, où la criticité est forte en termes de rupture anticipée.

Afin de limiter les risques, les prestataires indiquent s’efforcer de détecter les signaux faibles dès le début du contrat, par la mise en place de solutions à impact positif sur la poursuite de l’alternance : dialogue entre alternants et dialogue enseignants/entreprise/alternant, mise à disposition d’outils (podcasts, guides, webinaires, cours d’éloquence…). Est aussi rappelée, dans une optique de prévention d’une rupture de contrat, la possibilité de faire appel au médiateur du CFA. Atlas précise par ailleurs, que des travaux d’analyse et d’identification des certifications et des CFA les plus exposés aux ruptures ont été conduits, en vue de conduire des actions correctives.

Du côté d’Atlas, et là encore dans une logique partenariale, une convention conclue en novembre 2022 avec l’APEC (pour trois ans). Outre la promotion des métiers du secteur et l’appui aux entreprises adhérentes dans leur recrutement, celle-ci prévoit de contribuer à la sécurisation des parcours des alternants via un service d’aide et de conseil aux alternants et aux entreprises, en amont de la signature du contrat et tout au long du parcours. Prioritairement destiné aux TPE-PME, ce service comprend :

  • la mise en place d’ateliers web d’une heure trente centrés sur le repérage des compétences,
  • la rédaction d’offres d’emploi en alternance,
  • un accompagnement à l’intégration de l’alternant dans l’entreprise.

Autre moyen d’assurer une alternance de qualité évoqué : le soutien au tutorat. Et ce en développant l’offre de formation destinée aux maîtres d’apprentissage et aux tuteurs. Une formation courte (7 heures), en distanciel et sans reste à charge pour l’entreprise est ainsi proposée par Atlas. Celle-ci a déjà permis de multiplier par cinq le nombre de personnes formées au tutorat. Un serious game est par également accessible.

Regards croisés sur les défis d’une alternance de qualité

Le ministère délégué chargé de l’Enseignement et de la Formation professionnels indique que le prochain exercice de positionnement des niveaux de prise en charge des formations en apprentissage interviendra au 1er juillet 2023, avec une tendance à la baisse, d’environ 5% par rapport au référentiel actuellement applicable. Au-delà de l’analyse de la comptabilité analytique des CFA, les connaissances sur la réalité des écarts de coûts constatés et les niveaux de prise en charge a été affinée : une analyse approfondie a été menée via des audits conduits auprès de 40 CFA. L’application d’une minoration automatique des niveaux de prise en charge pour les établissements ayant par ailleurs une activité de formation initiale n’apparaît pas comme une solution à retenir pour le ministère. Le ministère s’efforce également de mesurer l’impact réel de l’inflation actuelle (augmentation des coûts énergétiques, des coûts salariaux) sur le coût des formations en apprentissage. L’appareil de formation doit continuer de croître, de se rénover et de se développer, avec un soutien à l’investissement de la part de l’Etat et un maintien du niveau de qualité des formations : les pouvoirs publics ont conscience de ces enjeux à relever pour atteindre le million d’apprentis.

En matière de contrôle des CFA, l’évolution de la norme Qualiopi ira vers un renforcement des exigences sur le process qualité, sans augmentation du nombre d’indicateurs à respecter par les CFA. Le rôle des financeurs dans les opérations de contrôle, composé d’opérations conduites dans des conditions similaires selon les éléments contrôlés, doit faire l’objet d’une meilleure coordination, avec un renforcement du contrôle de service fait et du contrôle de la qualité pédagogique. Ce contrôle doit porter sur la conformité de la formation dispensée aux exigences de l’autorité certificatrice. L’Etat lui-même doit, comme l’exige la loi, se doter d’un véritable outil de régulation par la qualité.

France Compétences est chargé de la régulation financière, mais également d’une régulation plus globale, incluant la régulation par la qualité et, par conséquent, les abus pédagogiques doivent être décelés. Lorsqu’il s’agit de contrôler la conformité d’une formation aux exigences du certificateur et d’une politique de certification à laquelle France Compétences est partie prenante, il est logique que France Compétences soit en première ligne en matière de contrôle.

Sur ce sujet des contrôles, Atlas et les autres financeurs favorisent la mutualisation des contrôles. Concernant le contrôle de service fait, les contrôles mutualisés entre financeurs sont moins nombreux. La notion de qualité de l’offre de formation offre une légitimité aux opérateurs de compétences, lesquels doivent éclairer les branches professionnelles afin de proposer des niveaux de prise en charge.

Le ministère de l’Enseignement supérieur constate qu’il y a stabilisation du nombre de contrats de professionnalisation : le regain d’intérêt pour la pédagogie alternée né avec la loi du 5 septembre 2018 doit inciter à adapter ce dispositif. La réflexion porte sur une rénovation du contrat de professionnalisation, en tant que contrat support de la pédagogie alternée, avec des conditions de financement à adapter et notamment une forme de majoration par l’Etat du niveau de prise en charge décidée par la branche. La demande sur le contrat de professionnalisation est le fait des jeunes et des adultes, à toute étape de la vie professionnelle. Dans un contexte d’allongement de la durée de vie au travail, la question d’un dispositif pertinent, mobilisable à toute étape de la vie professionnelle est posée. Il conviendrait donc d’ouvrir la pédagogie alternée de façon plus large et plus souple.